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Le Divan Fumoir Bohémien
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20 février 2012

Bureaux et classements de l'ère pré-informatique

 

 

 

 

TTSS Witchcraft

 

fichesgénéalogiques 2

 

 

 

style and steel clapet

 

 

 

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 archives nationales police cocteau

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 helen gandy à son bureau

 

 

TTSS guilam 20 novembre

 

 

L'informatique a provoqué une dématérialisation telle que la surface des bureaux ne cesse de se réduire. Ce sont des milliers et des milliers de mètres carrés de surfaces immobilières, des milliers et milliers de mètres cubes de rangements qui disparaissent au profit d'un stockage sur ordinateur, avec pour limite la nécessité de garder sur papier les documents dont la signature fait office de preuve juridique alors que la signature électronique n'est pas encore au point. Les architectes réfléchissent depuis quelque temps déjà à des espaces où les postes de travail ne seraient pas affectés à une personne en particulier mais pourraient être occupés au gré des besoins pas plusieurs utilisateurs dont l'espace personnel tiendrait sur une clé USB ou sur un portable.

A mesure que ce phénomène s'amplifie, on voit croître une véritable fascination pour l'organisation des bureaux de l'ère préinformatique.

Déjà, sur le marché de la brocante, le style dit industriel a pris son essor en grande partie à partir des meubles de classement administratifs à clapets mis au rebut, principalement des marques Strafor ou Roneo, auxquels un coup de ponçeuse aura enlevé leur peinture grise rébarbative.

L'industrie cinématographique s'en est également emparée. Une série comme Mad  Men, dont on connaît le fulgurant succès, a placé le coeur de son intrigue au sein même du monde des bureaux et a donné lieu à un engouement pour le matériel des années cinquante.

Ce ne sont pas seulement les meubles et l'agencement qui suscitent un intérêt croissant, mais aussi les pratiques administratives pré-informatiques. Ainsi dans le récent J. Edgar de Clint Eastwood, une longue scène est-elle consacrée à la visite que Hoover fait faire à sa future secrétaire, Helen Gandy, de la bibliothèque du Congrès : il lui explique comment le système de classement des livres lui a permis de mettre au point une nouvelle manière de penser l'organisation du FBI. Suivent quelques scènes consacrées au réaménagement des bureaux et à l'installation de nouveaux meubles à fichiers.

Une grande partie de la très belle scénographie de Tinker, Tailor, Soldier, Spy de Tomas Alfredson est construite autour du bâtiment qui abrite les locaux du MI6, The Circus, avec les va-et-vient des documents d'un étage à l'autre, les armoires fortes, les travées d'archives, les entassements de papiers, les dossiers que l'on ferme, que l'on ouvre et que l'on subtilise.

Enfin, les habitués des tumblr auront peut-être remarqué l'engouement qu'ont eu les fiches de la préfecture de police de Paris, présentées lors de l'exposition aux Archives nationales "Fichés", comme si elles représentaient un objet esthétique à part entière détaché de l'appareil répressif qui les a produites. Les organisateurs de l'exposition ne s'y sont d'ailleurs pas trompés et avaient installé dans la cour de l'hôtel de Soubise une cabine de photo automatique où l'on pouvait inscrire sa photo dans une fiche préformatée tamponnée "Opium", "Terroriste", "Fille soumise", "Vagabond", etc.

 

Pour finir, sachez que j'ai caché quelque part dans un des meubles une irresistible chanson de la bande originale de Tinker, Tailor, Soldier, Spy. Il vous suffit de cliquer dessus et de pousser le son à fond.

 

 

 

Lettre Top secret du MI6, trouvé au quatrième étage, dans la boîte à fiches, site du film Tinker, Tailor, Soldier, Spy Meuble de classement à clapets en acier brossé, Steel and Style; boîte à fiches généalogiques, Metal and Woods; fiches d'identification de la préfecture de police de Paris, archives nationales ; Helen Gandy, secrétaire de E. Hoover, à son bureau au FBI, Library of Congress ; Benedict Cumberbatch, alias Peter Guillam, recherchant un registre dans les archives du MI6, film Tinker, Tailor, Soldier, Spy.

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Commentaires
C
J'ai beau passé du temps sur cet ordinateur, j'aime le papier. Je retiens ce que j'ai écrit, moins ce que j'ai tapé sur un clavier. il y a 10, 12 ans, je n'ai plus trouvé de papier pelure dans les librairies, une catastrophe ! Et nos cd et dvd qu'on nous garantissait à vie ! lors de leur lancement ! De la poudre aux yeux ! Je ne suis pas sur de bien aimer le monde vers lequel on s'achemine. <br /> <br /> Bisous et bon dimanche
S
ce n'est que le début, à mon avis les films de science fiction ne sont pas si loin de nous....
E
Adèle travaille dans un open space, où l'on trouve des tables et des ordinateurs...et c'est tout !
L
[...] "m'inquiète", pardon... Mes yeux et mon orthographe sont embués par un méchant rhume !
L
Cette dématérialisation des archives m'inquiètent et je m'interroge sur l'accès aux sources des futurs historiens. Même si le juridique n'est pas encore totalement "dématérialisé", qu'advientra-t-il du "goût de l'archive" cher à Arlette Farge? Je suis atterrée par l'engouement esthétique suscité par les fiches de préfecture.
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