Wafrica
Dans le wax africain, Serge Mouangue, designer d'origine camerounaise installé à Tokyo, a taillé des kimonos japonais, s'associant avec la maison Odasho de Kyoto autour du projet Wafrica, afin d' explorer les possibilités nées des écarts entre codes culturels liés aux tissus et aux vêtements (mais aussi de revivifier un marché du kimono en perte de vitesse).
Du boubou qui permet au corps de la femme de s'épanouir et de jouer de ses courbes au kimono qui fait disparaître ce même corps dans une structure abstraite rectiligne, que devient le wax, lui-même creuset complexe d'influences multiculturelles ? Orné de motifs inédits et de couleurs éclatantes, que deviennent le kimono et les gestes qui s'attachent à son port ? Pour l'initiateur du projet, ces créations sont aussi une façon de converser, d'engager une circulation entre les signes, de faire naître des échanges de sens, et même de créer une troisième esthétique, au-delà de l'hybridité et de la fusion dont il se défend. Mais est-il vraiment possible d'effacer la force iconique du kimono ?
Photos Yuji Zendou pour Wafrica