Et sa chair dans la mienne aurait sa sépulture
Les amours tragiques de Pyrame et Thisbé de Théophile de Viau, acte V,
Pyrame croyant Thisbé dévorée par une bête féroce
" Au moins si je trouvais d'un chef d'œuvre si beau
Quelque sainte relique à mettre en un tombeau
Je ferais dans mon sein une large ouverture
Et sa chair dans la mienne aurait sa sépulture."
* * * * *
Photos de Nathaniel Baruch
Louise Moaty et Benjamin Lazar dans la mise en scène de la Compagnie de l'incrédule donnée à l'Athénée. Déclamation et gestuelle baroques, éclairage à la bougie.
Voir le bel entretien de Florent Siaud avec Benjamin Lazar ici.
"Sur la notion d'élégance, il y a, au XVIIe siècle, une notion très importante : la sprezzatura, la nonchalance, le fait de ne pas montrer l’effort, de ne pas montrer le brouillon et donc de faire comme si c’était facile. Ce sont des choses qu’on trouve dans les traités de musique : chez Couperin par exemple, le claveciniste doit se tenir de façon un peu décalée pour pouvoir regarder son auditoire, comme un acteur s’adresse à ses spectateurs ; il ne s’isole pas, ne montre pas l’effort que lui demande son interprétation ; il est davantage dans une posture de communication. Au théâtre, c'est la même chose, tout cet art de la déclamation et de la gestuelle ne doit pas apparaître comme quelque chose de difficile pour l'acteur, même si cela peut être très puissant."