"La méthode de Turner consistait à laisser flotter les couleurs broyées sur le papier inondé et mon maître [W.L. Leitch] m'a dit l'avoir un jour vu travailler à des dessins aquarellés dont plusieurs était en cours simultanément. Il tendait le papier sur des planches qu'il plongeait dans l'eau ; puis il laissait tomber la couleur sur la feuille encore mouillée, produisant sur toute la surface marbrures et dégradés. Son processus de finition était incroyablement rapide car il indiquait les masses et les détails, enlevait la couleur pour les demi-teintes, grattait pour créer des rehauts lumineux, frottait, hachurait et pointillait jusqu'à ce que la composition fut achevée. Cette agilité, fondée sur une pratique à grande échelle dans sa jeunesse permettait à Turner de préserver la pureté et la luminosité de son travail et de peindre à un rythme prodigieusement rapide". D'après le témoignage du collectionneur James Orrock.
Les filles de Walter Fawkes dirent aussi à Leitch avoir vu dans la chambre de Turner à Farnley Hall "des cordes tendues à travers la pièce comme chez une blanchisseuse, sur lesquelles de papiers teintés de rose, de bleu et de jaune étaient mis à sécher". Cité par John Gage, Colour in Turner : Poetry and Truth, Londres, Studio Visa. 1964.
Citations issues du remarquable appareil de notes de Ginette Morel
pour sa traduction du bel essai de Lawrence Gowing.
Turner : peindre le rien. Macula. 1994
[Turner: Imagination and Reality. catalogue de l'exposition du MOMA, 1966]
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JMW Turner. Aquarelles autour de 1830. Tate Britain.