Engageantes
Sur le site de l'antiquaire textile Meg Andrews découvert grâce à Mothtales, entre somptueuses robes à la française et sous-vêtements de la reine Victoria, je suis tombée sur cette intrigante paire de manches amovibles brodées destinées à être glissées dans les emmanchures des robes pagodes. Cet accessoire qui dessine une bizarre zone frontière entre la peau, le vêtement et l'extérieur est connu sous le nom d'"engageantes". Au XIXe siècle, il est en fin de vie. C'est au siècle précédent qu'il connut son heure de gloire avec ses doubles voire triples rangs de dentelles posés à la saignée du coude pour accompagner une gestuelle où la main, le poignet et l'avant-bras jouent d'une chorégraphie pleine de grâce soutenue par le langage de l'éventail. Aujourd'hui, mes manches m'ont paru un peu bêtes.
Détails de deux portraits de la marquise de Pompadour par Boucher
(Wallace Collection et ancienne pinacothèque de Munich) ;
portrait de la marquise de Lamure par François-Hubert Drouais