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Le Divan Fumoir Bohémien
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Le Divan Fumoir Bohémien
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26 mai 2010

Petits métiers


ST_vitrier_paris_1950


vitrier, Paris, 1950


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gardienne de voitures, Londres, 1950



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Ramoneur, Londres, 1950




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vendeuse de ballons, Paris, 1950



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chiffonnier, Londres, 1950


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charbonnier, Londres, 1950


Au début des années cinquante, alors photographe de mode basé à Paris, Irving Penn, grand admirateur d'Atget, a constitué une série de 215 portraits de petits métiers parisiens, londoniens et new-yorkais, Small Trades, partiellement publiée dans Vogue. 

Il procédait au recrutement dans la rue - à Paris, avec l'aide de son ami Doisneau et de son complice Robert Giraud ; à Londres, grâce aux renseignements fournis par les plus fins connaisseurs de la ville, les colporteurs-  et proposait aux travailleurs de poser contre dédommagement dans un studio, sur fond de vieux rideau de théâtre. Il s'agissait pour lui de fixer un monde en voie de disparition (il a sans doute pris le dernier vendeur de peaux de chamois de Londres) mais en dehors de toute visée typologique :  en éloignant les modèles de leur environnement quotidien, il entendait les transfigurer à sa guise et magnifier leur individualité.  A cet égard, il revendiquait davantage l'influence du peintre Thomas Eakins que du photographe  August Sander et de ses Hommes du XXe siècle.


Dans Worlds in a Small Room (1974), Irving Penn rendait malicieusement compte de son expérience :

"En général, les Parisiens doutaient que nous ferions exactement ce que nous leur avions dit. Ils pensaient que quelque chose de louche allait arriver, mais ils arrivaient au studio plus ou moins comme convenu – motivés par le cachet. Les Londoniens étaient différents des Français. Être photographiés en tenue de travail était pour eux la chose la plus logique au monde. Ils arrivaient au studio, toujours à l’heure et se présentaient devant l’appareil photo avec un sérieux et une fierté qui étaient particulièrement touchants. Des trois, les Américains étaient le groupe le plus imprévisible. En dépit de nos recommandations, quelques uns arrivèrent aux séances changés de pied en cap, rasés de frais et parfois même dans leurs costumes sombres du dimanche, convaincus de faire leur premier pas vers Hollywood." 





ST_vendeur_de_marrons__NY_1951


vendeur de marrons, New York, 1951









Irving Penn, les petits métiers,
Jusqu'au 25 juillet, à la Fondation Cartier-Bresson

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Commentaires
F
ça doit etre une expo passionante! malheureusement, je ne pense pas pouvoir passer à Paris avant juillet... qui sait?
U
These are wonderfully Iconic and remind me of the shopkeeper illustrations of Martin Engelbrecht.<br /> Wonderful find...<br /> Ulla
M
Si tranchante, si solennele, si respecteuse, si gracieuse, cette serie de photos. Et pour nous les Americains, toujours etonnants que ce soit le debut des annees cinquantes que ces photos etaient prises! Comme constate par M. Penn nous etions deja dans l'habitude/attitude de rechercher le image/l'imagine de l'avenir, plutot que de fixer une image aux allures du passe.<br /> <br /> Merci! Pour ce clin d'oeil sur plusieurs genres du passe!
F
J'aime particulièrement la réaction d'Irving Penn sur le comportement des individus qu'il a photographié. Il me semble qu'est résumé là un instantané de ce qu'est un pays et son histoire, d'un individu dans la société où il vit. 50 ans plus tard, rien n'a changé, nous sommes vraiment le résultat d'une éducation sociale bien distincte.<br /> Il demeure cependant qu'on ne devrait jamais oublier ces métiers qui pourraient redevenir indispensables dans l'avenir ????
V
Ce livre est somptueux tout comme l'ensemble de son oeuvre, d'ailleurs. Il n'y pas de sot métier car il y a dignité...
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