Rideau
Le Prince Florizel m'octroie quelques jours de congés. A bientôt....
"The autumn leaves were falling. The porter opened the great gates. ‘Morning, James,’ she said, ‘there’re some things in the car. Will you bring ‘em in?’ words of no beauty, interest, or significance themselves, it will be conceded, but now so plumped out with meaning that they fell like ripe nuts from a tree, and proved that when the shrivelled skin of the ordinary is stuffed out with meaning it satisfies the senses amazingly. This was true indeed of every movement and action now, usual though they were; so that to see Orlando change her skirt for a pair of whipcord breeches and leather jacket, which she did in less than three minutes, was to be ravished with the beauty of movement as if Madame Lopokova were using her highest art."
"Les feuilles d'automne tombaient. Le portier ouvrit les grandes grilles. "'Jour James", dit-elle, "il y a des paquets dans la voiture. Rentrez-les, voulez-vous ? " : c'étaient des mots dénués par eux-mêmes de toute beauté, intérêt ou signification, nous l'admettons, mais qui étaient pour l'heure si gonflés de sens qu'ils tombèrent comme noix mûres d'un arbre, ce qui prouve que lorsque la peau ratatinée du banal est bourrée à craquer de signification, elle offre à nos sens un plaisir inouï. Pour Orlando, désormais, c'était indubitablement le cas au moindre geste et à la moindre action, aussi ordinaires qu'ils fussent ; si bien que la voir quitter sa jupe pour enfiler une culotte de whipcord et une veste de cuir - ce qu'elle fit en moins de trois minutes - revenait à être transporté par la beauté du geste, comme si Mme Lopovoka faisait une démonstration de son art le plus achevé." (tr. Catherine Pappo-Musard)
Virginia Woolf. Orlando. Chapitre VI ( Merci à K.C.)