Déplacements urbains
Gilles Esposito Farese, quand il ne se consacre pas à l'astrophysique, aime à se livrer à de multiples exercices oulipiens. Le plus admirable, en tout cas le plus spectaculaire, est sans doute cette carte du métro parisien, où chaque nom de station a été transformé par anagramme. D'autres bien sûr s'y étaient essayés avant lui et de nombreuses expériences étrangères (Londres, Cleveland, Amsterdam, Montreal, Berlin, Chicago, Mexico, etc) l'ont précédé. Mais cette systématisation des plus réjouissantes nous donne vraiment de quoi réfléchir sur nos repères spatiaux : le Parisien le plus aguerri aura sans doute du mal à se retrouver dans ce réseau de mots étranges et devra se reporter au plan original. Parfait pour donner des rendez-vous secrets ou métamorphoser ses trajets quotidiens en poèmes aléatoires.
Signalons dans la même logique d'"estrangement", une des nombreuses parodies que le fameux plan du métro de Londres a suscitées : "If England had lost the war".
Pour finir, une merveille de clarté et de synthèse : un panneau d'arrêt de bus, londonien encore, comme une invitation à choisir entre plusieurs chemins, avec durées et distances vous séparant de votre point d'arrivée.