De cette photo des femmes au visage caché, un fidèle et cher lecteur me dit qu'elle ne peut être qu'une composition symbolique. En l'examinant de plus près, je vois en effet comme un fil qui court du tambour de la brodeuse de gauche à la main de la femme debout à droite et l'évidence apparaît : ne s'agirait-il pas d'une allégorie des Trois Parques ?
Nul doute que la composition est impregnée par la thématique du deuil et de la destinée brisée. Les feuilles devant leurs yeux ne rappellent-elles pas des mouchoirs qu'affectionnent des mises en scène contemporaines ?
Autre élement important : la lettre, motif ancré dans la peinture de genre. La brodeuse commence de la lire, la femme du milieu de stupeur laisse l'enveloppe tomber sur sa jupe, la femme debout achève de dérouler le fil d'une terrible nouvelle.
Oui, mais pourquoi une robe blanche ? A-t-on voulu figurer la même femme à trois étapes différentes de sa vie.
A cent cinquante ans de distance, les intentions du photographe comme des femmes photographiées nous échappent encore et encore, tant apparaissent complexes et confus les principes qui ont guidé la mise en scène de ce cliché. Quelle histoire se cache donc derrière tout cela ? Avez-vous des hypothèses ?
Les trois parques, dessin de Giulio Pippi, musée du Louvre ; Quatre femmes pleurant, tinitype vers 1876 ; Fille en costume de paysanne lisant une lettre, Gerard ter Borch, Rijskmuseum ; deux femmes par Albert Sands Southworth , National Gallery of Art, Washington ; Possible allégorie des Trois parques par Julia Margaret Cameron, Victoria and Albert Museum