Dial L for Letter

En tombant par hasard sur le génial site italien Hitchcockmania, j'ai découvert avec fascination les photos des plans principaux des films du maître du suspense. A mon grand étonnement, s'en détachait un motif obsessionnel que je n'avais jamais perçu en tant que tel : les gros plans sur les lettres, manuscrites ou imprimées. Presque tous en comportent : mots griffonnés, pages d'annuaire, de journal, tickets, bristols d'invitation, papier à lettres à en-tête, plans, en passant par les cartes d'assuré social jusqu'aux lettres de scrabble.

Le summum de ce jeu sur les lettres est sans doute atteint avec cette fameuse scène de La mort aux trousses (North by Northwest) où Cary Grant, dans la chambre d'hôtel occupée par Eva Marie Saint, fait apparaître en crayonnant sur un bloc-notes l'adresse qu'elle a recopiée peu avant (du moins, si mes souvenirs sont bons). Depuis que j'ai vu le film, petite, je me suis persuadée qu'un jour, j'aurai à utiliser ce  procédé d'écriture négative. Bien sûr, il  me sauvera la vie.
 

Comments

[aglagla]

Votre blog est une mine.

[Alatrace]

ce long palimpseste de la mémoire

[rivièredesparfum]

Deux mots Rebecca, Manderley, et les images du film
affluent

[th]

Très belle trouvaille - à mettre en rapport avec l'importance des gros plans d'objets chez Hitchcock, qui assument une triple fonction narrative, symbolique et poétique.
Et bravo pour ce blog. C'est toujours un bonheur de vous rendre visite.

[greg]

Mon Everest à moi, c'est Guy qui pourchasse un Bruno à la fois envahissant et insaisissable pour récupérer le briquet frappé de ses initiales. Faut pas oublier son briquet dans les trains.