Succession Hamot
Mardi 14 et mercredi 15 novembre avait lieu à Drouot une vente d'étoffes et de costumes anciens, organisée par Olivier Coutau-Bégarie, avec Xavier Petitcol pour expert. Elle comprenait la succession de la maison de tissus Hamot (Paris 1762-1999), la succession Gabriel Vial (ancien directeur technique du Musée des tissus de Lyon) et les archives de la maison lyonnaise Schulz. En voici quelques pièces.
Deux paires de chaussures de dame,
fin XVIIIe siècle, du même bottier, à bout pointu, entièrement en petit
façonné,
l'une brun, brodée de soie blanche et ornée d'un noeud de
ruban avec frange et glands de passementerie (légère usure au talon),
l'autre blanc, l'empeigne orné d'un large ruban plissé de même ton
(usagée).
Gilets à basques, époque Louis XVI,
gros de Tours crème, brodé au passé en soie polychrome :
rameaux
fleuris alternés de feuilles et frise de pastilles roses montées sur
cartisane (tache).
maquette d'une bordure Louis XVI,
partiellement chiné à la branche - 9 mises en carte principalement de
droguet, l'une au motif de fabrique ;
une autre avec échantillon de
l'étoffe tissée ; au verso de deux autres, dates et inscriptions :
juillet 1764, N°24 et 28 février 1771, N°480, énonciation et marche des
9 couleurs ; sur l'une il est précisé : le dessin est à chemin et
répétition.
Chapeau de paille plat à large bord, milieu du XVIIIe siècle.Très fine paille d'Italie tressée, provenant de la région de Livourne, gainé sur les deux faces d'un taffetas de soie ivoire ; ayant conservé à l'interieur son ruban façonné de même ton, toujours fixé depuis l'origine par deux épingles de l'époque en fer étamé, ruban destiné à fixer le chapeau par un noeud sous le menton (état de fraicheur remarquable, manque le ruban exterieur autour de la calotte de faible relief ). Diamètre: 40cm. Ce type de chapeau, de la plus grande rareté, reprenant les modèles campagnards, apparaît dans la haute société anglaise dès le milieu du XVIIIe siècle (tableaux de Reynolds et de Gainsborough), avant d'être à la mode en France, à la cour et à la ville, à l'instigation de Marie-Antoinette.
Exceptionnelle robe de cour à
l'anglaise, taillée vers 1760 dans un taffetas ivoire tissé et peint en
Chine, dit pékin, décor léger de fleurs des Indes dont les contours
sont tracés au poncif bienvisibles à l'envers ; toutes les couleurs
pinceautées.
La largeur du lé de taffetas, 72 cm, correspond plus aux
normes de tissage de la Chine qu'à celles de l'Angleterre. Cette étoffe
acheminée en occident sur les bateaux de la Compagnie des Indes était
d'un coût exorbitant en Europe.
- Manteau à traîne, corsage à
décolleté rond, ajusté et baleiné dans le dos, froncé à la taille à
petits plis plats, taillé en pointe dans le dos ; manches à 3 volants
en pagode au dessus de la saignée du coude, toutes les bordures
soulignées d'un étroit volant froncé bordé d'une double dentelle de fil
argent, conservée sans aucune oxydation.
- Jupe entièrement montée sur toile, avec deux rangs de volants sur le devant.
-
Pièce d'estomac, toute ornée de falbalas, d'un noeud au décolleté, un
autre à la taille ; un troisième noeud orne le milieu du dos, (état
superbe). Le Kyoto Costume Institute conserve une robe de facture
anglaise dans un tissu tout à fait semblable (inv. AC 31377-12-28 ab)