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Le Divan Fumoir Bohémien
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Le Divan Fumoir Bohémien
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18 septembre 2006

Paris désert

Seule tache de couleur de l'exposition, Paris, Poétique de la ville : signes et scénarios, qui vient de se clore au Jeu de Paume, les photos de Daniel Boudinet (1945-1990) intriguent.  Prises entre deux heures et quatre heures du matin, dans une vive lumière de flash, elles  s'éloignent des contrastes esthétiques d'ombres et de lumières habituellement associés aux clichés nocturnes de la capitale. Ce sont des rues banales avec leur rangée de voitures, qui s'offrent à la vue du spectateur, des rues totalement désertes. Certes, on pense d'abord au sommeil des habitants derrière les façades ordinaires mais le vertige de la solitude surgit rapidement : serait-on le dernier survivant d'une catastrophe planétaire ? C'est un malaise différent que l'on ressent avec les photos de Nicolas Moulin, dans Vider Paris chez Isthme Éditions.  Ici, non seulement les rues sont vidées de toutes traces d'humanité, même en plein jour, mais par un artifice numérique très savant tous les édifices sont murés jusqu'au premier étage si bien que la ville est irreconnaissable, sans doute même ses artères les plus célèbres.  Qu'est-ce qui fait d'ailleurs que l'on sait où l'on est lorsqu'on voit la photo de sa ville, même de ses quartiers les plus communs et les moins monumentaux ?  Quelles images notre cerveau enregistre-t-il ?  Où prend-on ses repères ?  Plusieurs fois, à l'exposition du Jeu de Paume, j'ai pu sentir en une fraction de seconde de quel endroit  il s'agissait (en particulier, un carrefour, rue du Maubeuge) , mais sans savoir expliquer pourquoi.  Le supplément parisien du Nouvel Observateur lance cette semaine un concours  intitulé "Vingt photos mystères" où il faut reconnaître, pour chaque arrondissement, de quelle rue il s'agit. Mais celles-ci sont aisément identifiables car elles sont toutes centrées autour d'un monument de moindre importance ou un détail architectural qui ne manque pas d'attirer l'oeil (un enseigne, rue Montorgueil, le sphinx de la fontaine de la rue de Sèvres, etc). Autrement difficile aurait été un concours fondé sur des rues anonymisées.  J'y songe.  D'ailleurs, où a été prise cette photo ?

viderparis

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Commentaires
R
colonel geraldine brûle..je me souviens d'un concert de viole de gambe-tous les matins du monde- écouté dans l'eglise st ephrem le syriaque..rue valette?<br /> rivière des parfums
C
Je ne sais pas exactement où la photo a été prise, mais me sont revenues en la voyant les sensations que mon cerveau a provoqué quand je me marchais aux alentours des rues Gay-Lussac et Saint-Jacques.<br /> Peut-être se souvient-on d´un endroit plus par les sensations éprouvées que par les informations visuelles enregistrées.
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