Quatre harmonies pour Aubrey House
Lorsqu'il acheta Aubrey House, vaste demeure de Campden Hill (dont le jardin est toujours le deuxième plus grand jardin privé londonien après Buckingham), le riche banquier de la City et amateur d'art William Cleverly Alexander commanda à Whistler les portraits de ses sept enfants. Cela valut à la pauvre Cicely Henrietta la torture de soixante-dix séances de pose, qu'elle endura en larmes avec l'espoir que le peintre tint sa promesse de peindre sa poupée (ce qu'il ne fit pas).
Il lui demanda également de décorer trois pièces de réception en enfilade. Pour la salle à manger, le peintre proprosa d'abord à son commanditaire des motifs de paon (qu'il reprit plus tard pour la célèbre Peacock Room des Leyland) auxquels furent préférées par cette famille de quakers de calmes harmonies alternant des bandes de couleur stylisant un paysage de mer et de sable.Ces panneaux ont aujourd'hui disparu et seules demeurent ces quatre petites études préparatoires que l'on peut voir en ce moment au musée d'Orsay dans le cadre de la très riche expostion consacrée au mouvement esthétique anglais : "Beauté, morale et volupté dans l'Angleterre d'Oscar Wilde", venue du Victoria and Albert Museum et organisée par l'étonnant Stephen Calloway.
Charbon et gouache sur papier brun, Hunterian Art Gallery, université de Glasgow.