Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Divan Fumoir Bohémien
Le Divan Fumoir Bohémien
Publicité
Archives
Le Divan Fumoir Bohémien
Newsletter
26 novembre 2006

Paris en images

Ces photos et des milliers d'autres sont visibles  sur le site expérimental Paris en images, élaboré par le Ville de Paris et France Télécom, en collaboration avec l'agence Roger-Viollet.  Un moteur de recherche permet de distinguer date, lieu, personnalité, mot clé. Une rubrique dans la catégorie "Au fil du temps" invite en outre à découvrir l'histoire d'un quartier commenté par un historien ou un urbaniste.

Il  intègre par ailleurs  un intéressant projet lancé avec une classe de CM1 d'une école du 20e arrondissement de Paris durant l’année scolaire  2005-2006.   Les vingt-cinq  élèves ont photographié dans  les mêmes conditions de prise de vue  (cadrage, distance par rapport au sujet) des lieux de leur quartier et ses environs figurant sur des clichés du début du XXe siècle pour confronter ensuite  les deux images, y repérer les disparitions, les mutations, les apparitions, à la manière des recherches obsessionnelles de Leonard Pitt sur Paris disparu. En parallèle, ils ont pris des photos de leur quartier semaine après semaine, pour y déceler les minuscules changements dont il a été le théâtre, rappelant les tentatives d'épuisement d'un lieu chères à Perec. Et je ne serais pas étonnée, si petits soient-ils, que leur institutrice leur ait lu cet extrait de l'Infra-ordinaire.

« Ce qui se passe chaque  jour et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, l'évident, le commun, l'ordinaire, l'infra-ordinaire,le bruit de fond, l'habituel, comment en rendre compte,  comment l'interroger, comment le décrire ?  

Interroger l'habituel. Mais  justement nous y sommes habitués. Nous ne   l'interrogeons pas, il ne nous interroge pas, il semble ne  pas faire problème, nous le vivons sans y penser,  comme s'il ne véhiculait ni question ni réponse, comme s'il n'était porteur d'aucune information.

Comment parler de ces "choses communes ", comment les traquer plutôt, comment les débusquer, les arracher à la  gangue dans laquelle elles restent engluées, comment leur donner un sens, une langue : qu'elles parlent enfin de  ce qui est, de ce que nous sommes.

Ce qu'il s'agit d'interroger,  c'est la brique, le béton, le verre, nos manières de table, nos ustensiles, nos outils, nos  emplois du temps, nos rythmes. Interroger ce qui semble  avoir cessé à jamais de nous étonner.  Nous vivons, certes, nous respirons, certes ; nous marchons,  nous ouvrons des portes, nous descendons des escaliers, nous  nous asseyons à une table pour manger, nous couchons dans un lit pour dormir. Comment ? Où ?  Quand ? Pourquoi ?

Décrivez votre rue.   Décrivez-en une autre. Comparez.

Faites l'inventaire de vos   poches, de votre sac. Interrogez-vous sur la provenance,   l'usage et le devenir de chacun des objets que vous en  retirez.

Qu'y a-t-il sous votre papier peint ?

Combien de gestes faut-il pour  composer un numéro de téléphone ? Pourquoi ?

Pourquoi ne trouve-t-on pas de  cigarettes dans les épiceries ? Pourquoi pas  ?

Il m'importe peu que ces   questions soient, ici, fragmentaires, à peine indicatives d'une méthode, d'un projet. Il m'importe  beaucoup qu'elles semblent triviales et futiles : c'est  précisément ce qui les rend tout aussi, sinon plus, essentielles que tant d'autres au travers desquelles   nous avons vainement tenté de capter notre vérité. »


marchand_d__tiquettes_1903

caf__ayx_billards_de_bois

rue_de_venise
modiste
bar_ambigu
_picerie_polonaise
guignol_luxemblourg
chaussures

Publicité
Publicité
Commentaires
C
A propos de la citation de l´Infra-ordinaire, l´auteur propose un exercice où il faudrait décrire sa rue, en décrire une autre et comparer. Un autre exercice intéressant serait de s´asseoir à une terasse de café offrant une belle perspective sur une rue, décrire ce que l´on voit sur un papier et demander à son compagnon de faire de même, puis comparer. Si l´on pense que le monde n´existe qu´à travers les yeux de ceux qui l´habitent, il est amusant de penser qu´il existe 10 millions de Paris ou 20 millions de São Paulo. 10 millions de personnes: chacune, à un instant donné, voit la ville d´un angle différent et même si certaines regardent dans la même direction, aucune ne verra, ne resentira exactement la même chose.<br /> <br /> Et puis à propos des cigarettes dans les épiceries, je me suis pris à plusieurs reprises, lorsque j´étais à court de cigarettes, à penser à m´en procurer dans une...pharmacie.
Publicité