Scarabées et colibris
Les motifs verts iridescents de ce sac anglais du XIXe siècle ne sont autres que des incrustations d'ailes de scarabée, une technique d'origine indienne qui se répandit en Europe vers les années 1840-1850. Des métrages entiers de mousseline de Madras aux reflets d'émeraude étaient alors importés pour en faire des robes, des châles et divers accessoires.
Mais ce fut davantage une tocade qu'une tendance profonde. En revanche, vers les années 1860, apparut une véritable fièvre ornithologique et entomologique dans la mode occidentale : les chapeaux se couvrirent d'oiseaux empaillés - surtout des colibris -, de papillons naturalisés, de plumes, de nids, de fleurs, d'herbes et de mousse, sans compter les scarabées montés en broches ou en boucles d'oreille, à la façon brésilienne.
Une page du numéro de décembre 1888 du Harper's Bazar
Un engouement à rapprocher de l'intérêt grandissant des femmes de la bourgeoisie pour les sciences naturelles, la culture domestique des plantes et la taxidermie, comme le montre M. Tolini dans son article dans le toujours riche de suprises Nineteenth-Century Art Worldwide.