Dans l'espace du tableau de la peinture médiévale et même de la Renaissance sont incrustées des lignes d'écriture apposées sur des banderoles de parchemin qui entourent les personnages comme s'il s'agissait de paroles sorties de leur bouche : les phylactères.
De la parole-action (le "fiat mihi secundum verbum tuum" de l'incarnation dans les annonciations) à la simple voix-off (le "ne m'oublie pas" de la jeune fille à la guirlande), jusqu'à des formes ornementales presque autonomes, ils déploient les mots comme des choses dotées d'une présence propre et non comme texte à lire.
Josse Lieferinxe, Annonciation, Musée du Petit palais, Avignon ; Juan de Flandres, Apparition du Christ à la Vierge, National Gallery, Londres ; Lucas de Leyde, Annonciation, Munich ; Israhel van Meckenem, Fidèles en procession, cabinet des estampes de Dresde ; Maître du Rhin moyen, Sortilège de l'amour, Leipzig ; Hans Suess von Kulmbach, Jeune fille tressant des couronnes, Metropolitan Museum, New York.