Vacances au château
Premier cahier. Dimanche.
La Boue. Le Lion de Belfort
Deuxième cahier. Lundi
L'eau. L'eau.
Troisième cahier. Mardi.
Le feu. La cour du dragon
Quatrième cahier. Mercredi.
Le sang. Œdipe.
Cinquième cahier. Jeudi.
Le noir. Le rire du coq.
Sixième cahier. Vendredi.
La vue. L'intérieur de la vue.
Septième cahier. Samedi.
L'inconnu. La clé des chants.
"L'ennui en vacances peut être le meilleur stimulant de la création - surtout l'été, quand il fait trop chaud et que l'on ne sait à quoi s'occuper. Voyez Max Ernst en 1933. Est-ce une bonne idée d'aller passer trois semaines au château de Vigoleno, près de Piacenza ? L'invitation est tentante : l'antique castello médiéval avec tours et fresques, jadis fief de la famille Visconti, appartient alors à la duchesse Maria Ruspoli. On n'imagine pas plus chic que cette aristocrate amie des arts. La liste des invités de Vigoleno est glorieuse : le poète et agitateur Gabriele D'Annunzio, le pianiste Arthur Rubinstein, l'actrice Mary Pickford et même l'acteur Douglas Fairbanks, "The King of Hollywood" en personne.
Tout cela est parfait et on peut s'amuser à imaginer ce qu'aurait été la rencontre et la conversation de Fairbanks et d'Ernst sur un chemin de ronde ou dans un salon de marbres et de stucs - si elle avait eu lieu. Mais l'artiste dadaiste et surréaliste semble avoir passé l'essentiel des trois semaines dans sa chambre et dans la bibliothèque du château.
Dans la première, il travaille avec ce qu'il découvre dans la seconde. Celle-ci est riche en ouvrages du genre de ceux qu'Ernst préfère, les merveilleux gros volumes illustrés de planches en noir et blanc de la fin du XIXe siècle, récits de voyage, traités scientifiques, romans d'aventures, encyclopédies zoologiques ou botaniques."
Philippe Dagen. "Quand Max Ernst découpait les albums de la duchesse". Le Monde. 27 juin 2008
"Max Ernst. Une semaine de bonté. Collage originaux"
jusqu'au 13 septembre au musée d'Orsay