Dans Meurtre en miniature, de Floc'h et Rivière, deux petites filles, princesses de leur état, Elizabeth et Margaret, font vivre une histoire policière écrite pour elles dans un livre minuscule, qui peut se loger dans la bibliothèque miniature de leur maison de poupées.
Cette maison de poupée n'est autre que celle offerte à la reine Mary, à l'initiative de la cousine de son mari George V : élaborée avec la plus grande minutie par le célèbre architecte Edwin Lutyens, elle réclama l'aide de mille cinq cents des meilleurs artisans du royaume. La Queen Mary's Dolls' House est aujourd'hui exposée au château de Windsor.
The Royal Collection. c Her Majesty Queen Elizabeth II
Dans la bibliothèque, des ouvrages de Thomas Hardy, JM Barrie, GK
Chesterton, Rudyard Kipling, Robert Bridges ou Hilaire
Belloc.
Chaque livre est un véritable livre miniature, certains ont même été manuscrits par leur auteur.
L'obsession reconstitutive à l'origine des maisons de poupées a partie liée avec le travail policier et sa quête de l'infime détail. La maison de poupée fut d'ailleurs utilisée comme instrument opératoire de recherche criminologique par la merveilleuse Frances Glessner Lee (1872-1962).
Américaine de la bonne société entravée dans ses études par son père,
confinée dans le rôle de maîtresse de maison, fascinée par un camarade de
son frère, célèbre criminologue, elle se lança à cinquante ans passés
dans sa passion, la médecine légale, en la conciliant avec le monde
domestique qui était son univers : elle se fit une spécialité de la
reconstitution de crimes à l'échelle de pièces miniatures, études rassemblées sous le titre de Nutshell Studies of Unexplained Death dont l'efficacité fit l'admiration de tous les professionnels. Ses dioramas ont été photographiés par Corinne May Botz.
(Merci à La main gauche pour cette déccouverte).
Courtesy Corinne May Botz