Capuchon rouge
Au XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, dans certaines contrées de la campagne anglaise - en particulier le Cheshire - le port d'amples manteaux vermillon était courant. Madame du Bocage, visitant les cottages de l'Oxfordshire, vers 1750, note que "les gens de cette condition ont des maisons bien meublées, sont bien habillés et mangent bien ; les plus pauvres des filles de la campagne boivent du thé, portent des justaucorps en chintz, des chapeaux de paille sur la tête et des manteaux rouges sur les épaules".
Détail enchanteur : le capuchon servait de poche pour transporter provisions et menues possessions, voire de porte-bébé. Sur l'exemplaire conservé par les Manchester Galleries, le capuchon, doublé de soie, est surmonté d'un magnifique col quilté.
Faut-il voir une reminiscence de cette coutume dans les illustrations anglo-saxonnes du Petit chaperon rouge ? La lecture des dictionnaires français du XVIIe siècle laisse en tout cas à penser que, chez Perrault, le "chaperon",qui seyait si bien à la petite fille adorée de sa mère et de sa grand-mère, était davantage un bonnet à queue pendante voire une bande de satin ou de velours attachée en pointe sur les cheveux qu'un capuchon.
Margaret Ely Webb (1903) - Godfrey Robinson
Clin d'oeil à Ulla