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Le Divan Fumoir Bohémien
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Le Divan Fumoir Bohémien
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12 mars 2007

Pteridomania

fern_illustrated_london_news_juillet_1871

"Fern Hunting" . Illustrated London News
. Juilet 1871.

"Your daughters, perhaps, have been seized with the prevailing 'Pteridomania', and are collecting and buying ferns, with Ward's cases wherein to keep them (for which you have to pay), and wrangling over unpronounceable names of species (which seem different in each new Fern-book that they buy), till the Pteridomania seems to be somewhat of a bore: and yet you cannot deny that they find enjoyment in it, and are more active, more cheerful, more self-forgetful over it, than they would have been over novels and gossip, crochet and Berlin-wool [needlepoint]. At least you will confess that the abomination of "Fancy-work" - that standing cloak for dreamy idleness (not to mention the injury which it does to poor starving needlewomen) - has all but vanished from your drawing-room since the "Lady-ferns" and "Venus's hair" appeared; and that you could not help yourself looking now and then at the said "Venus's hair", and agreeing that Nature's real beauties were somewhat superior to the ghastly woollen caricatures which they had superseded."

C'est en ces termes que Charles Kingsley évoquait dans Glaucus or The Wonders of the Shore  (1855)  la folie des fougères qui s'était emparée de l'Angleterre victorienne, la raillant en même temps que la louant d'écarter les femmes de  l'abomination que représente à ses yeux les ouvrages de dames, "voile permanent de l'oiseveté rêveuse". Il est vrai que dès le début des années 1830, la fern craze avait commencé de gagner toutes les couches de la société, déversant dans les campagnes des hordes de botanistes amateurs, avides de rapporter chez eux des spécimens pour les enfermer dans les délicieuses serres popularisées par le Dr Ward, aux côtés d'espèces exotiques, pour les plus fortunés d'entre eux. Dans les années 1860, à son sommet, la pteridomania n'avait pas seulement envahi les jardins intérieurs mais aussi le mobilier et les objets, des cadeaux de baptême aux pierres tombales. Les femmes les avaient pleinement intégrées dans leurs hobbies car non contentes de les cultiver, de les classer, elles les encadraient et les brodaient, au grand désespoir, sans doute, de Charles Kingsley.

 

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coalbrookdale

Un banc "Fern and Blackberry" de la manufacture de Coalbrookdale


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JMC

Julia Margaret Cameron. Portrait de Kate Dore. vers 1864

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Commentaires
C
superbe sujet!<br /> un grand merci pour cette échapée-belle...
G
En lisant ton billet sur toute cette frénésie autour des fougères, je me suis rappelé d'un passage dans The Secret History, de Donna Tartt, un passage que je n'avais jamais compris. Dans une forêt, un jeune homme est encerclé par ses ex-amis. Un peu nerveux, il leur demande ce qu'ils sont en train de faire. Celui qui le tuera quelques secondes plus tard lui répond, sarcastique, qu'ils sont à la recherche de nouvelles fougères. Ouf ça y est, avec des années de retard la case fougère s'illumine dans ma pauvre tête. Merci bien.
U
Dreamy - and wonderful examples!
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