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Le Divan Fumoir Bohémien
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Le Divan Fumoir Bohémien
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10 février 2007

Les morsures d'acide de Frédéric Coché

Grâce à la curiosité d'une libraire, j'ai découvert l'oeuvre déroutante de Frédéric Coché à travers deux magnifiques albums d'eaux-fortes : Hortus sanitatis   (2000) et   Vie et Mort du héros triomphante  (2005)  (la faute est volontaire), tous deux aux éditions FRMK (Le Fremok). Au début, le lecteur saisit le fourmillement des références picturales, sous la main virtuose de l'auteur, mais se sent perdu par ce qui paraît être un récit impossible : aucune linéarité, aucune chronologie, voire impasses narratives.  Bien vite, toutefois,  il perçoit dans l'agencement savant des cases de multiples éclats de  sens  comme autant de fulgurances précédant toute mise en mots. Et l'expérience de lecture s'approche alors d'un rêve toujours recommencé où des méduses viennent flotter dans  le flux des pensées.

En résidence au Castel Coucou, à Forbach, Frédéric Coché, qui est aussi peintre, présente ainsi son travail : "Le dessin, la peinture, l'image en général est une  reformulation constante. On dessine avec sa mémoire. On dessine, ou on peint toujours avec une ou plusieurs images sur lesquelles on s'appuie, et qui nous inspirent, avec une conscience  plus ou moins nette de ce phénomène. Je reproduis  une image que j'ai en mémoire. Il ne s'agit pas d'une reproduction mécanique : c'est celle d'une idée, d'une pensée; comme une reproduction sexuée,  le résultat échappe à  l'identique, c'est dans la différence que se forme la personnalité de l'enfant, ou la pertinence et la vie de l'image. D'autre part, la généalogie des œuvres d'art n'est pas celle des humains. Leur durée de vie peut être énorme. Tant qu'elles sont visibles, elles influencent nos pensées,  et les fécondent. Si je veux copier une peinture de Vermeer, toutes les images que j'ai vues, et qui donc sont en moi, se manifestent aussi. Elles influencent mes gestes. Je ne peux pas peindre comme Vermeer, car j'ai vu Monet, Picasso, Gasiorowsky. C'est pour cela que l'on peint encore, bien après Giotto et Van Eyck".

Signalons, pour finir,  que la galerie luxembourgeoise Dominique Lang, qui représente par ailleurs Pina Delvaux, a consacré en 2006 une exposition à la nébuleuse Frémok.


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Ci-dessus, trois images issues de Hortus Sanitatis, qui emprunte son titre à un fameux traité de zoologie du XVe siècle.


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Vie et mort du héros triomphante.
"Tympan fragment 7. La chasse au blanc C. Premier sentiment et éveil au stage géométrique"

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Vie et mort du héros triomphante.
"Niche bas relief 10. Dans l'ombre des idées, l'espace de la bête triomphante"

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Vie et mort du héros triomphante.
Hypogée fragment 9. Où l'informe contre-attaque la géométrie : miasmes du grand Saint-Antoine


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Vie et mort du héros triomphante.
Fragment 12 Ulysse vs Circée

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Commentaires
M
Votre site est somptueux.<br /> Je m'y proméne, souvent, je m'y retrouve.
U
'Dreams of Jellyfishes' indeed... facinating images - and yes somewhat disturbing though one knows no end...
K
Mille mercis pour l'esprit richissime de ce site.<br /> Quelques trouvailles perso au passage : Ataraxia.net (Ataraxia est un groupe de musiciens italiens au génie rare et élégiaque qui a plus d'une quinzaine d'albums à son actif)<br /> www.lerecoursauxforets.org : Un site sur les cabanes, l'archi libre, le nomadisme et la pensée nomade.
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