Or bruissant
En 1978, au Nord de l'Afghanistan, à Tilia pepe, la "colline d'or", citadelle de l'âge de fer, les archéologues mirent au jour, avant que le pays ne sombre dans le chaos, six tombes d’une richesse inouïe : cinq tombes de princesses et une tombe de prince. Les corps leur apparurent revêtus de vêtements cousus d’or, incrustés de turquoise, de grenat, de lapis-lazuli. Tout suggérait un monde au cœur d'un vaste réseau d'échanges, aux ramifications très lointaines : parures évoquant l’or des Scythes des rives du Bosphore et de la Chersonèse taurique, miroirs chinois de l’époque Han, intailles classiques au profil d’Athéna, peigne en ivoire au décor incisé proche du style de Begram, pièce de monnaie de Tibère, bijoux cordiformes en jade de Chine, plaquettes incrustées de turquoise d'Iran oriental, agrafes parsemées de grenats d'Inde. Et parmi les trésors de ces nomades, maîtres de la route de l'or de l'Oural à l'Altaï, une couronne végétale d'une extraordinaire fragilité, qui annonce les couronnes Silla, de la Corée des trois royaumes . Quel son plein de grâce devaient produire ces mille et une feuilles d'or à l'oreille des princesses ? Nous ne le saurons jamais mais nous pourrons l'imaginer grâce à l'exposition du musée Guimet, Afghanistan, trésors retrouvés .
Couronne Afghanistan, Tillia tepe, tombe VI 1er s.